LA REHABILITATION

Madame Tardivon :

"Après cette grande période de production de masse de logements sociaux de 1950 à 1975, puis un coup d'arrêt aux ZUP par la circulaire Guichard de 73, commence la période de la réhabilitation.
Pour le parc privé, avant la création de l'ANAH en 1971 il y avait le FNAH (Fédération Nationale de l'Amélioration de l'Habitat).C'est surtout la naissance des OPAH à partir de 76 et le Fonds d'Aménagement Urbain qui vont permettre d'améliorer considérablement les centres anciens.

Pour les HLM, la réhabilitation se fera suivant les procédures HVS en 1975, DSQ en 1981 généralisée en 1984.
On a fait de la réhabilitation sur la partie extérieure des immeubles, de l'isolation thermique, quelques fois on recolorie, c'est très discutable.
Et après on se rend compte que ce n'est pas suffisant. Cela correspond à la première génération des PALULOS.

Aujourd'hui la PALULOS permet de financer des opérations plus en profondeur en engageant en sus du traitement des façades, des travaux lourds de mise en confort des logements: regroupement de logements, réfection de halls d'immeubles, Interphone, chauffage, électricité...

Ces opérations de réhabilitation lourde sont souvent rendues nécessaires dans le cadre des contrats de ville lorsqu'il s'agit de redonner à la cité un cadre de vie meilleur pour les habitants."


Il arrive parfois que le choix de démolir un immeuble entier est préféré aux opérations de réhabilitation lourde. Les anciens se souviennent de la démolition de l'immeuble Ninon Valin à FONTBARLETTES...

Monsieur BOSCO qui a vécu cette démolition nous raconte les faits :


"On n'arrivait pas à réhabiliter cet immeuble de 400 logements sur 7 étages. C'était un fardeau pour l'Office d'HLM puisque ce bâtiment avait énormément de logements vacants, totalement squattés et en dégradation perpétuelle, ce qui leur coûtait trop cher à l'entretien.
Il a été décidé de le démolir. Les spécialistes l'ont fait suivant une méthode américaine, par implosion. Il n'y a pas eu un carreau de cassé dans un périmètre de 10 mètres autour de l'immeuble.

Quelques mots sur la démolition : Dans chaque plancher, on a fait des trous tout les cinq centimètres, trous remplis de "plastic". Chaque trou était relié par des fils électriques à un détonateur. C'était un très dur travail d'artificier qui a demandé 3 ou 4 mois de préparation.

Quand le président de l'Office, Monsieur Bérard, a donné le "coup de manette" pour déclencher l'implosion, tout l'immeuble s'est effondré comme un château de cartes sur le rez de chaussée. Il y a des gens qui ont pleuré, cela fait chaud au coeur de voir 400 logements disparaître en moins d'une minute... mais cela revenait moins cher que de le garder."





Monsieur Brunel rajoute :

"La démolition de cet immeuble a permis de dédensifier le quartier et à la place de cet immeuble démoli, on a fait des jardins. Du coup, l'espace devant l'immeuble restant, d'ailleurs réhabilité depuis, se trouve dégagé."



Monsieur Dupont :

"La construction de cet immeuble démoli est le fait de cet urbanisme de chemin de grue, époque durant laquelle l'entrepreneur a pris le pas sur l'architecte.(on a construit en fait deux barres parallèles au milieu desquelles se déplaçait la grue....)"

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