LES BESOINS EN LOGEMENTS
DANS LES ANNEES 1800-1945


L'évolution de Valence des années 1850 à l'entre deux guerres est surtout le fait d'un apport migratoire très important. En effet:

Cette croissance démographique trouve son explication dans l'élargissement du domaine économique : essor du petit commerce, émergence de fonctions administratives et militaires importantes, ouverture des voies de communication.
Entre 1918 et 1939, Valence connaît un véritable essor industriel. Le recensement de 1936 révèle qu'un tiers de la population active travaille dans l'industrie valentinoise :
 
  • Transformation des produits agricoles : Réglisserie Valentinoise - Société Gauloise de Conserves et Confitures - Société Gilibert/Tézier (200 ouvriers en 1945 dont 70% de femmes) - Meunerie Basset et Bouvier
  • Cartonnage : Société Blanc (3 usines en 1945 employant 400 ouvriers)
  • Confection (300 ouvriers fin des années 30, 600 personnes en 1945)
  • Moulinage : 12 usines
  • Industrie du bois : 9 entreprises dont la maison Merle (450 personnes en 1938)
  • Industrie de la soie : usine Allègre et Mondon (800 ouvriers en 1928)
  • Fabrique de munitions : Société Manufacture Générale de Munitions (350 ouvriers en 1932, 900 en 39, 3000 l'hiver 39/40)
  • Mécanique : Entreprise Toussaint - Société des Ateliers de Construction de la Drôme - Boulonnerie Calibrée - Crouzet
 
Cet essor industriel provoque un besoin important de logements donc une crise du logement puisque le parc est insuffisant pour satisfaire la demande.
Les nouveaux venus se logent d'abord dans des conditions précaires, voire insalubres, dans la basse ville, puis au delà des boulevards.
La volonté d'offrir des conditions de vie "hygiéniques" par réaction contre les taudis, la misère et les maladies aboutira à la construction d'une centaine d'immeubles par an (mais ne comportant même pas deux logements chacun) et à la naissance des "Cités-Jardins", selon le modèle anglais (mouvement interrompu par la Grande-Guerre).


En effet, les Lois Loucheur de 1928 et 1933 permettent de créer un secteur d'habitat collectif de meilleure qualité en finançant un programme national d'habitations réservées à des familles ouvrières comptant plus de trois enfants.


Le terrain choisi à Valence, pour la construction d'un tel programme se situe à Valensolles. Les champs se couvrent de 44 pavillons ocres disposés en damier autour de la place Jules Algoud. Accolés deux par deux pour simuler une grosse maison, les pavillons occupent un angle de la parcelle, ce qui dégage le plus grand jardin possible dans une surface restreinte.







Le plan rectangulaire des rues, les îlots assez grands et aérés, l'interposition de buissons et arbustes entre maisons successives forment les caractères dominants d'un urbanisme ouvert à la lumière, à l'interpénétration du bâti et de la nature. En ce sens, la "Cité-Jardin" de valensolles mêle l'influence de l'hygiénisme aux lignes géométriques du cubisme, sans oublier un souci de régionalisme dans l'architecture.
Toutefois les normes de l'époque et surtout l'insuffisance des moyens financiers ont contribué aux faibles dimensions des logements.


A la même époque, le nouvel "Office Municipal d'Habitations à Bon Marché" (H.B.M.) construit aussi à Valensolles. Entre les rues Ribot et Roux, un immeuble très allongé de deux étages offre les logements qui manquent dans les pavillons.
L'Office construit également des petits immeubles bordant la place Algoud.


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