L'ARCHITECTE CONSEIL
UNE MISSION DIFFICILE A EXERCER


Monsieur Dupont nous explique la problématique :

"Le Rôle de l'architecte conseil n'était pas facile, il fallait aller vite et construire vite: il donnait un conseil, un avis, mais n'avait pas le pouvoir de décision et la DDE n'était pas obligé de le suivre.
"...Si la DDE ne me suit pas je ne vois pas ce que je fous là..." disait l'architecte conseil. Donc constamment on le suivait, mais on lui demandait parfois que son avis soit un peu édulcoré parce que sinon l'affaire capotait.
Il y avait aussi des techniciens en bâtiments, anciens métreurs, qui faisaient des projets
Il y avait peu d'architecte urbaniste.


L'architecte conseil était là pour conseiller. Par exemple, pour une façade, le coût le moins cher pour un HLM était le bâtiment carré, cage d'escalier au milieu, qui desservait quatre logements. Sitôt que vous faisiez en façade des décrochements ça coûtait cher. Quand vous aviez un logement avec des dégagements intérieurs de plus de 10% on savait qu'il serait cher.
"...Monsieur Adrew disait à Maisonave j'ai toujours l'impression que je vois passer le même paysage..."


Je suppose qu'au point de vue de l'enseignement dispensé dans les grandes écoles, c'était ou architecte ou urbaniste. Chaque fois qu'il y avait des projets de grands ensembles, genre la ZUP de Valence ou Pierrelatte, il y avait un urbaniste plus un architecte d'opérations. par exemple, -Delfort- urbaniste à Pierrelatte, -Bini- architecte d'opérations. Pour le Polygone, c'était -Beauvai- architecte urbaniste, à l'époque grand prix de Rome, qui avait fait le plan masse..




Il est certain qu'à l'époque, les architectes conseils avaient des difficultés à faire admettre leurs points de vue. Ils avaient contre eux l'Etat qui disait : "j'ai des crédits, des familles à loger, il faut aller vite, on a beaucoup de retard, soyez un petit peu conciliant...."

Alors, quand on voit le Polygone (les tours grises qui ont été réhabilitées), on se dit que l'architecte conseil a peut être donné son avis mais que ce n'était pas brillant!!! Mais il y avait la pression de tout le monde, des maires, des élus... il fallait aller vite et construire vite."






Monsieur Brunel, architecte, nous explique la production dans l'urgence :

"Tout les gros dossiers se traitaient à Paris au Ministère. Il y avait ce qu'on appelait le "Prêt à Construire" : on apportait au Ministère un projet ficelé, avec les plans, les devis et les entrepreneurs choisis. Le code des marchés permettaient justement de traiter de gré à gré sur un programme qui devait être examiné par une commission ministérielle, dont le rapporteur était justement Monsieur Dupont... Les temps ont bien changé...

Il y avait aussi ce qu'on appelait "l'accord préalable", qui n'existe plus maintenant. On présentait à l'Equipement un dossier léger...disons une esquisse, pour savoir si on avait la possibilité de construire ou pas . Ce dossier était soumis à l'architecte conseil. Son accord une fois obtenu était valable six mois et le permis de construire était accordé...."

Monsieur Dupont rajoute :

"C'était Paris qui décidait. Je me souviens d'un inspecteur général de Paris descendu à Pierrelatte qui m'avait dit : nous avons 300 logements à faire, jai décidé de prendre comme architecte du Plan Masse -Delfante-, comme architecte d'exécution -Bini- et comme entreprise la S.A.E....et vous allez faire du béton caverneux pour améliorer l'isolation thermique, des revêtements en pâte de verre avec des coffrages grillagés..."

RETOUR
SOMMAIRE